Le Réseau de Recherche Adaptech a terminé une étude intitulée « Étude sur l’expérience en éducation postsecondaire des personnes en situation de handicap au Canada ». L’étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et a été réalisée par des chercheurs du Collège Dawson et de l’Université McGill. Le but de ce projet était d’identifier les facteurs environnementaux, financiers, personnels et autres qui aident ou nuisent aux étudiants en situation de handicap visible et non-visible qui font des études collégiales ou universitaires au Canada. Nous nous sommes également intéressés à la transition vers l’emploi.
Nous avons examiné plusieurs aspects de l’expérience des étudiants de niveau postsecondaire en situation de handicap qui promeuvent des résultats académiques élevés et une plus forte intention d’obtenir un diplôme. Plus précisément, nous nous sommes concentrés sur des expériences qui peuvent être modifiées par l’étudiant, la communauté ou l’école. Les auto-évaluations de 611 étudiants collégiaux et universitaires en situation de handicap démontrent que les meilleurs prédicteurs de l’intention de graduer étaient l’absence d’aliénation sociale sur le campus, une forte auto-efficacité liée aux cours, et des facilitateurs liés à l’environnement de l’école (ex : un bon horaire, l’attitude positive des professeurs), ainsi que les facilitateurs liés à la situation personnelle, comme avoir des amis et un niveau élevé de motivation personnelle. De plus, les étudiants inscrits aux services d’accessibilité du campus étaient plus susceptibles d’avoir l’intention d’obtenir leur diplôme, tout comme les étudiants à temps plein. L’intention de graduer et les résultats académiques n’étaient que faiblement liés. Les résultats académiques étaient le mieux prédits par auto-efficacité liée aux cours. Une forte auto-efficacité sociale, la situation personnelle de l’étudiant et des facilitateurs liés à l’environnement de l’école étaient également reliés à de meilleurs résultats académiques. Les résultats montrent également que les cégeps sont plus «conviviaux» pour les étudiants en situation de handicap que le sont les universités (à savoir, les élèves se sentent moins aliénés et vivent plus de facilitateurs liés à l’environnement de l’école).
Nous avons aussi examiné les réalités d’emploi des récents diplômés collégiaux et universitaires et des décrocheurs (à savoir, ceux qui abandonnent avant d’avoir terminé leur programme d’études) en situation de handicap. Les résultats indiquent que parmi les participants de la population active (à savoir, en emploi ou cherchant du travail), 70% des récents diplômés étaient employés. Les décrocheurs, de leur côté, étaient beaucoup moins susceptibles d’être employés (52%). De plus, une plus grande proportion de décrocheurs que de récents diplômés ne faisait pas partie de la population active, principalement en raison de leur état de santé ou d’une situation de handicap. Un tel écart entre les taux de récents diplômés et de décrocheurs en emploi suggère que ces deux groupes doivent être considérés séparément dans les recherches futures. Par contre, il convient de noter que le taux d’emploi des récents diplômés de notre échantillon ne se rapproche pas des taux d’emploi des diplômés collégiaux et universitaires sans handicap, qui tend à varier entre 87% et 96%. Ainsi, il reste encore beaucoup à faire pour aider les jeunes en situation de handicap bien instruits à trouver un emploi. La recherche a aussi montré que l’obtention d’un diplôme collégial, d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures résulte en des taux d’emploi similaires. Bien que l’âge, le sexe, et les résultats académiques soient sans rapport avec la probabilité que les participants aient un emploi ou non, le domaine d’étude a été lié à la probabilité d’emploi.